Quitte ou double

Quitte est un adjectif singulier invariant en genre. Il vient du latin médiéval quitus, « dispensé d’une obligation juridique ou financière », sens conservé en français : être quitte d’impôts.

Dès le 11siècle, il correspond à « libéré d’une charge morale ou sociale », d’abord avec une connotation religieuse : être quitte envers Dieu, être absous de ses péchés. Puis, il revêt d’autres valeurs. « Ne plus rien devoir de part ni d’autre » : quitte à quitte et bons amis, phrase convenue par laquelle on concluait un marché. « Jouer de façon à réparer toutes ses pertes ou à les doubler » : quitte ou double; locution qui s’applique, par analogie, à « risquer le tout pour le tout ». « Délivré, débarrassé d’une situation désagréable ou pénible » : en être quitte pour une bonne peur, après avoir vu, bout à bout, les films Massacre à la tronçonneuse, L’Exorciste et Shining sur la chaîne Frissons.

La locution prépositive quitte à signifie « au risque de, à charge de, en se réservant de » : quitte à y laisser sa dernière chemise, quitte à essuyer un refus, quitte à perdre sa place.

Le champ des emplois de son dérivé quitter s’est presqu’entièrement renouvelé en français moderne : « se séparer de quelqu’un », « laisser, abandonner », « cesser d’habiter. ». Acquitter signifie « payer, régler un dû », en droit, « reconnaître la non-culpabilité », d’où acquittement. Le déverbal acquit, « reconnaissance écrite de règlement », proche de quittance, tient de l’ancien sens figuré « ce qui garantit la vérité de ce que l’on dit ». Il produit l’expression devenue usuelle par acquit de conscience, « pour être sûr », « pour se garantir de tout reproche », « par sécurité ».

 

Devoir

Quel mot, en français, désigne la juste appréciation de ce qui est dû à chacun, selon un principe de justice naturelle, parfois divine?

Éq _ _ _ _.

Réponse

Équité. Mot qui produit équitable, équitablement et équitabilité.